Les écoles de parents

Publié par Actions Solidaires


grand nord Académie POLI


         Une école de parents est une école non reconnue par l’Etat mais dans laquelle un ou plusieurs instituteurs enseignent aux enfants du village. Dans la majorité des cas les maîtres sont des natifs du village, ils n’ont pas fait l’Ecole Normale mais ont un niveau d’étude supérieur à la moyenne des habitants. Les parents sont garants du salaire des enseignants (argent ou nature) et des outils pédagogiques dont vont profiter les élèves (salle de classe, manuel des enseignants, tableau, craies, tables, bancs…).


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         Ces écoles de parents se multiplient au Cameroun. Cela montre la prise de conscience des populations sur l’importance de l’alphabétisation et de la scolarisation des enfants. Le nom « école de parents » vient du fait que l’initiative, la création et le fonctionnement des ces écoles incombent aux parents eux-mêmes. A aucun moment, elles ne sont soutenues par les élites nationales, le Ministère de l’Education ou les administrateurs locaux. Toutefois, l’objectif à moyen terme des parents est de faire une demande de reconnaissance auprès du Ministère de l’Education. Ainsi, il peut arriver que l’école devienne une Ecole Publique, impliquant l’apport de moyens humains (personnel enseignant formé), de moyens financiers (enseignant payé par le Ministère) et enfin de moyens matériels (construction de salles de classe, de toilettes…).


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         Mais pour qu’une école de parents devienne publique, les parents doivent multiplier d’efforts pour que l’enseignement qui y est dispensé soit régulier et de qualité. Voila pourquoi depuis des années, Actions Solidaires soutient ces initiatives villageoises. Malgré des aides extérieures, les résultats sont parfois contrastés.

        

         Premier exemple, celui de l’école de parents de Mayo Lempté. Ce village vit d’abord le jour lorsque le HCR (le Haut Commissariat aux Réfugiés, antenne de l’ONU) y installa un camp de réfugiés tchadiens. Lors du retrait du personnel de l’ONU, les villageois décidèrent de créer leur école (1999). Actions Solidaires expédia alors livres et tableaux pour son bon fonctionnement. Aujourd’hui, cela fait 2 ans que l’école est publique et fonctionne avec des enseignants formés.


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L’école de Mayo Lempté est désormais publique mais cela ne veut pas dire qu’il faut l’oublier !

 

        
Deuxième exemple, celui-là beaucoup moins réussit, celui de l’école de parents de Guider Faro. Actions Solidaires avait aussi envoyé un don et expédié livres et tableaux pour cette école. Malheureusement, le maître qui enseignait est parti et personne n’a pris la suite. L’école a fermé cette année.



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L’école de Guider Faro a fermé cette année malgré les aides d’Actions Solidaires

 

         Actuellement il existe 5 écoles de parents dans l’Académie de Poli. Certaines sont récentes, d’autres plus anciennes ; certaines composées seulement d’une classe, d’autres avec déjà des effectifs conséquents. Malgré leur diversité, l’énergie déployée par les villageois est la même. Tout comme les besoins : tableaux (6 au total), craies, ardoises, cahiers, bics, manuels pour les enseignants, tables et bancs. Petite visite de 4 des 5 écoles de parents du Faro.

 

L’école de parents de Gbéré (12 km de Poli)

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Ecole créée cette année.

Une classe (SIL) avec un effectif de 37 élèves.

Pour l’instant les élèves étudient dans l’église du village mais les parents vont bientôt construire une salle en paille.




L’école de parents de Donko Gobako (20 km de Fignolé)

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Ecole créée en 2004.

Deux classes (SIL/CP) mais un enseignant pour un effectif de 47 élèves.

Les parents espèrent que l’école va être rapidement reconnue par l’Etat.




L’école de parents de Béka Seko (9 km de Fignolé)

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Ecole créée en 2006.

3 classes (SIL/CP – CE1) mais 2 enseignants.

Les maîtres se montrent aussi inquiets sur l’état de santé de leurs élèves.



Ecole de parents de Yobo (21 km de Fignolé)

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Ecole créée en 1999 puis après un échec elle a rouvert en 2004.

4 classes (SIL/CP – CE1/CE2) mais 2 enseignants.

Cette école a mis l’accent sur la scolarisation des filles. Les enseignants sont très déterminés et espèrent tous les ans que l’Etat reconnaisse l’école.




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Ngong, le 9 décembre 2009

Publié dans Cameroun

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